Rencontre avec Lætitia de Æspace

Suite à nos posts et article sur la section française, plusieurs parents ont pris directement contact avec nous. À la suite de plusieurs échanges, nous avons pris notamment un café avec Lætitia dont les enfants sont scolarisés dans le système espagnol. On a évidemment parlé de nos vies ici à Madrid, et son parcours international qui l’a mené jusqu’à Madrid nous a semblé original donc on a voulu en savoir plus, ainsi que sur l’installation familiale à Madrid en pleine pandémie.

Toi, en quelques mots …

Je m’appelle Lætitia, j’ai 44 ans, je suis maman de Martin 11 ans et Leopold 8 ans. J’ai vécu une grande partie de mon enfance entre le Canada et la France puis, depuis mes études, entre Bordeaux et l’étranger. 
Nous sommes arrivés à Madrid à l’été 2020 quand l’Espagne a réouvert ses frontières, après un break en famille de 2 ans, entre un tour du monde et la Polynésie. Le choix de notre installation est lié au projet de mon mari, Richard, d’ouvrir une fromagerie française (Brie Alto) dans la capitale.
On adore cette ville depuis des années qu’on y vient et pour nous c’était l’endroit parfait pour continuer d’écrire notre projet de vie. Nous n’avions aucune envie de rentrer en France.

Maman entrepreneuse?

J’ai une Maîtrise en Commerce International et j’ai débuté ma carrière professionnelle dans la commercialisation de produits d’art de la table, de décoration, de vins et spiritueux, à Londres. 
Passionnée par le métier d’architecte depuis toujours, par la pierre et aussi par l’idée de dénicher des pépites à rénover, je fais une reconversion pro, avant l’arrivée de mon aîné, dans le dessin de bâtiment (à l’école des Compagnons). Je me suis formée auprès de professionnels et, après l’arrivée de mon second, je me lance dans l’entreprenariat en proposant un double service à mes clients d’optimisation d’espace et de chasse immobilière. 

L’année 2018 est un grand tournant pour nous, on se marie, mon mari vend sa fromagerie à Bordeaux, j’arrête mon activité qui est en plein boum, et l’on part avec 2 sacs à dos dans un périple dont on ne sait pas précisément où il nous portera. C’est très excitant et aussi inquiétant de se dire, on recommencera à zéro…

Vivre pendant des mois avec le minimum matériel vous fait vous questionner sur la vie « matérialiste » que l’on mène. Ce long voyage m’a fait ouvrir les yeux sur notre mode de consommation qui ne me correspondait plus. Nous faire croire sans cesse que plus l’on possède plus on est heureux était un non-sens. Je suis convaincue qu’on peut trouver le bonheur en vivant avec nos essentiels.
Parce que c’est un « nouveau métier » et qu’elle a une notoriété internationale, je me certifie auprès de la très renommée japonaise Marie Kondo. Et je décide ensuite d’accompagner les personnes qui le souhaitent dans une transition vers un mode de consommation plus durable, plus raisonné. Vivre avec moins et vivre mieux. Simplifier son espace, simplifier sa vie. Pour vivre heureux au quotidien et faire de la place à la réalisation de ses projets. Mon métier me passionne, ma mission est réussie quand mes clients me disent qu’ils ont enfin l’esprit libre pour avancer dans les projets qui leur tiennent à cœur depuis longtemps ou quand ils ne craquent plus lors du black friday !

En arrivant à Madrid je démarre mes coachings qui s’appuient sur une méthode de tri, de rangement et d’organisation que j’adapte à mes valeurs, à notre culture et notre mode de vie européen. J’ai commencé par travailler en France la première année et j’ai depuis développé un accompagnement intensif en ligne ou à domicile pour pouvoir accompagner mes clients dans le monde :  des mamans, des familles, des couples. Toute personne qui a une volonté d’implication dans son changement de mode de vie, pour se sentir plus aligné.

Maintenant que les quartiers de Madrid n’ont plus de secrets pour moi, depuis le printemps 2022, j’ai décidé de concilier mon activité de coach avec celui de dénicheuse en immobilier (personal shopper inmobiliario). J’accompagne les personnes lassées des difficultés liées à l’achat immobilier. En Espagne, c’est un parcours du combattant, le notaire n’a pas du tout le même rôle qu’en France, être bien accompagné juridiquement est crucial. Cette activité, je la mène au travers d’une agence de renom à Madrid.

J’ai fondé Æspace, un double service de coaching et de chasseuse immobilier, des services complétés par des conseils en optimisation d’espace. Pour me contacter:
– Web www.aespace.eu
– Mail laetitia@aespace.eu
– Instagram @_aespace

Côté famille, comment s’est passé l’atterrissage à Madrid?

L’arrivée depuis Tahiti sur Madrid en « sortie de Covid » n’a pas été simple pour nos enfants que nous avons choisi d’inscrire à l’école publique espagnole (à distance) alors qu’ils ne parlaient pas la langue, hormis quelques mots de vocabulaires pour l’aîné.
Notre demande d’inscription au lycée français nous avait été refusée. On l’a pris comme un signe et de toutes façons les tarifs nous avaient dissuadé… On a repéré à distance une école qui semblait bien, le quartier nous tentait, ils ont été acceptés à Amador de los Rios, dans le quartier de Fuente del Berro, notre premier choix sur la liste.

L’apprentissage d’une lange avec un masque n’est pas simple… En fin de premier trimestre, ils se débrouillaient bien, et parlaient couramment à la fin de leur première année scolaire. Aujourd’hui on croirait qu’ils sont espagnols ! L’un arrivait pour l’équivalent du CP, l’autre du CM1.
Un peu d’aide avec une professeur à la maison et aujourd’hui ils ont de bons résultats. Ils ne veulent pas entendre parler d’aller dans une école française. On apprécie le programme bilingue anglais-espagnol.
Pour l’apprentissage du français écrit, on y réfléchit mais pour le moment ce n’est pas une priorité. On parle français à la maison et nos enfants nous apprennent le jargon espagnol. C’est le monde à l’envers!

Passons à notre questionnaire sur Madrid et l’Espagne
  • Quartier préféré à Madrid?

J’ai la chance de par mes recherches immo de parcourir plusieurs quartiers mais j’ai un faible pour ceux à l’ouest des Paseo de Recoletos, de la Castellana et del Prado. J’adore  la Plaza de la Paja, j’ai la sensation d’être dans un village; le quartier de Vallehermoso, Trafalgar, Chamberi. Les marchés de Madrid comme Anton Martin ou Vallehermoso. J’aime cette ambiance de marchés. La possibilité de manger comme en Amérique du Sud aussi. J’ai sans cesse le sentiment de voyager dans cette ville !

  • Plaisir gastronomique honteux local?

Le café con leche « en un vaso », les grands classique comme les churros, le pan con tomate. On adore le restaurant La Castela. Les plats sont délicieux et les serveurs extras ! 

  • Meilleur « plan » à faire en famille à Madrid?

Prendre le métro et s’arrêter dans une station au hasard pour découvrir de nouvelles rues, flâner dans un quartier avec comme objectif de dénicher un nouveau café/ restaurant.

  • Une escapade?

Les balades dans la Sierra, dès qu’on le peut, on s’échappe marcher pour la journée, c’est un luxe d’avoir accès à la montagne aux portes de la capitale.

  • Qu’est-ce qui manque d’Espagne de retour au pays?

La sérénité que m’apporte Madrid. J’aurais du mal à rentrer en France à cause de la morosité ambiante et de l’indiscipline des gens. J’adore l’art de vivre des espagnols

  • le mot ou l’expression en espagnol qui fait défaut en français?

¡Ponte las pilas ! 

  • Une habitude ou tradition espagnole adoptée?

Les repas pris tardivement, faire la tournée de quelques bars tapas lorsqu’on sort… j’adore !

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